| Qu'est-qu'une résidence d'artiste ? Une résidence d’artiste correspond à l’installation temporaire, dans un contexte qui n’est pas nécessairement spécifique au « Monde de l’Art », d’un artiste invité à déplacer son lieu de création et à continuer, en affrontant les contraintes de ce nouveau site, sa démarche.
L’implantation des résidences est un phénomène international, en expansion constante depuis une trentaine d’années et qui constitue un véritable « mise en visibilité et en présence » de l’art qui se fait. Rien qu’en France, le Centre National des Arts Plastiques a dernièrement recensé 150 résidences sur l’ensemble du territoire.
Cet « état des lieux » montre la réalité d’une condition récurrente de la création contemporaine à laquelle l’Ecole, en tant que puissance invitante, fut fréquemment l’associée.
En quelque sorte, l’artiste en résidence fait une expérience d’itinérance, en consentant à vivre la « délocalisation » de son atelier et à risquer la visibilité de sa démarche de création.
Cela continue et rejoint, dans des conditions contemporaines, la pratique historique du « voyage de l’artiste », qui quittait sa maison pour rejoindre des sites de commande ou bien ouvrait son atelier à d’autres comparses de son activité.
Toute expérience de « Résidence » implique le développement d’une dimension d’accueil et la construction réciproque d’un lien, mais dans l’acceptation et le respect du risque expérimental qu’est tout enjeu de création.
L’artiste a le beau geste d’accepter de se « fragiliser », en acceptant de mettre en œuvre la continuité de sa démarche dans une expérience de séparation avec ses conditions habituelles de création.
Premièrement et principalement, il est demandé à l’artiste de poursuivre sa création, sans préfiguration et programmation d’un résultat à rejoindre : c’est l’expérience et le processus qui compte…
En accord avec l’artiste, le site d’accueil de la résidence, organise des circonstances de rencontres et de découverte, des moments d’échanges. Il s’agit, avant tout, de ne pas instrumentaliser l’art, ni d’y participer, comme s’il s’agissait d’une animation socio-culturelle ou d’un alibi éducatif, mais d’en être le témoin, alors qu’il se fabrique et qu’il est en question à côté de soi.
L’important est de respecter le travail qui s’élabore, sans pour autant tenir l’artiste invité dans une distance neutralisée… |
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